Les signes de cambriolage dits « roumains » font référence à certaines méthodes repérées en France et en Europe, souvent associées à des groupes organisés originaires d’Europe de l’Est. Ces signes sont des marques discrètes laissées près des habitations pour les repérer, les surveiller ou organiser un passage. Ces méthodes sont parfois relayées sur les réseaux sociaux et dans la presse locale, avec des témoignages récurrents de victimes. Pour mieux protéger votre logement, il est utile de connaître ces codes, de savoir comment réagir si vous en identifiez et de mettre en place des solutions concrètes pour dissuader les intrusions.
Les symboles utilisés autour des habitations
Certains groupes organisés laissent des symboles à l’aide de craie, de feutre ou d’objets discrets (bâtonnets, ficelles, autocollants) pour indiquer des informations précises sur une maison ou un appartement. Ces codes servent à signaler si une maison est vide, si elle est facile d’accès ou si elle a déjà été repérée.
Signes tracés sur les murs ou les boîtes aux lettres
On retrouve parfois des croix, des cercles, des triangles, ou des chiffres inscrits près des portails, des sonnettes ou des boîtes aux lettres. Un simple trait vertical peut signaler qu’une maison est vide la journée. Un rond peut indiquer que la maison semble facile à pénétrer. Certains utilisent même des combinaisons de lettres, comme « V » pour vacances, ou « A » pour alarme, même si ces codes ne sont pas toujours standards.
Objets discrets comme marqueurs
Au lieu d’un marquage visuel, certains cambrioleurs placent un petit morceau de scotch ou une brindille coincée dans la porte ou sur le portail. Si celle-ci reste en place plusieurs jours, cela confirme l’absence des occupants. Ces techniques sont souvent utilisées avant un cambriolage pour vérifier qu’aucun mouvement ne perturbe les accès.
Observation et repérage par de faux visiteurs
Un autre signe d’un risque de cambriolage est la présence de personnes qui rôdent de manière inhabituelle ou qui tentent de se faire passer pour des professionnels. Les cambrioleurs repèrent les habitudes des habitants avant d’agir. Ils peuvent aussi tester la vigilance du voisinage ou chercher des points d’entrée faciles.
Fausse prospection ou vente à domicile
Certaines tentatives de démarchage peuvent cacher un repérage. Une personne qui prétend vendre des services, relever un compteur ou proposer un nettoyage de toiture peut en réalité observer l’intérieur de la maison ou noter les heures de présence. Si la personne regarde plus la maison que votre regard, pose des questions inhabituelles, ou tente de regarder derrière vous, restez vigilant.
Véhicules suspects
Des voitures banalisées, souvent de type utilitaire ou break, peuvent rester stationnées plusieurs jours dans le même secteur sans raison apparente. Les occupants semblent parfois attendre ou observer. Ces comportements doivent être notés avec les horaires et plaques d’immatriculation, puis signalés à la gendarmerie en cas de doute.
Fréquences et zones les plus concernées
Les cambriolages organisés concernent davantage certaines zones géographiques. Les zones pavillonnaires en périphérie des grandes villes, les lotissements calmes, et les maisons isolées sont les plus ciblées. Selon le ministère de l’intérieur, près de 211 000 cambriolages ont été recensés en France en 2023, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2022.
Périodes à risque
Les pics ont lieu pendant les vacances scolaires (février, été, Noël) et les longs week-ends. Les cambrioleurs savent que les maisons sont souvent vides à ces périodes. On observe également une hausse pendant les changements d’heure, où la nuit tombe plus tôt, ce qui facilite les intrusions entre 17 h et 20 h, lorsque les habitants ne sont pas encore rentrés.
Départements les plus touchés
Les zones périurbaines d’Île-de-France, de la région lyonnaise, d’Occitanie et de Provence-Alpes-Côte d’Azur figurent parmi les plus ciblées. Les cambriolages y sont souvent commis par des groupes itinérants très mobiles, capables de frapper plusieurs maisons dans une même rue en moins d’une heure.
Que faire si vous repérez un signe suspect
Si vous découvrez un marquage étrange sur votre boîte aux lettres, un autocollant discret sur votre sonnette ou un petit objet devant votre portail, il ne faut surtout pas ignorer ce signal. Une réaction rapide permet souvent de faire échouer une tentative.
Supprimer le signe immédiatement
Effacez tout marquage à la craie ou au feutre. Retirez les objets suspects. Prenez des photos avant de les supprimer pour les transmettre à la police si nécessaire. Ces éléments peuvent faire partie d’un mode opératoire déjà connu des autorités locales.
Informer le voisinage et la police
Parlez-en à vos voisins pour qu’ils soient attentifs à leur tour. Si plusieurs maisons sont marquées dans le même quartier, une alerte collective permet de mobiliser plus efficacement les forces de l’ordre. N’hésitez pas à signaler l’incident à la police municipale ou à la gendarmerie, même s’il ne s’agit pas encore d’un cambriolage : une patrouille préventive peut suffire à dissuader les auteurs.
Renforcer la sécurité de votre logement
Même si vous ne repérez aucun signe avant-coureur, il est toujours utile de renforcer la sécurité de votre domicile. Une maison bien protégée est souvent évitée par les cambrioleurs, qui cherchent avant tout la facilité et la rapidité.
Installer des dispositifs visibles
Un système d’alarme apparent, une caméra factice, ou même une lumière à détection de mouvement peuvent faire fuir. Le simple fait qu’un dispositif soit visible multiplie par 3 la probabilité que le logement soit épargné. Pensez aussi à renforcer les points faibles : porte d’entrée, fenêtres du rez-de-chaussée, accès au jardin.
Simuler une présence
Pendant vos absences, même de quelques heures, utilisez des programmateurs pour allumer la lumière, laissez une voiture garée dans l’allée, ou demandez à un voisin de relever votre courrier. Un logement qui semble vivant est beaucoup moins exposé. Certaines applications domotiques permettent même de piloter à distance vos volets ou l’éclairage.
S’organiser collectivement pour mieux se protéger
La vigilance collective reste l’un des moyens les plus efficaces de limiter les risques. Quand un quartier communique et s’organise, il devient moins attractif pour les groupes organisés. Cela commence par des gestes simples et une bonne communication entre voisins.
Mettre en place un réseau de voisinage
Un groupe WhatsApp de rue, un panneau d’affichage commun ou un groupe Facebook privé peuvent suffire à créer une dynamique. Le dispositif « voisins vigilants et solidaires » existe dans de nombreuses communes : il repose sur une alerte partagée dès qu’un comportement suspect est repéré.
Dialoguer avec la mairie ou la gendarmerie
Organiser une réunion de quartier avec les forces de l’ordre permet d’obtenir des conseils ciblés, d’adapter les horaires de patrouille et de signaler les zones sensibles. Certaines communes installent même des caméras de surveillance à l’entrée de lotissements à la suite de signalements répétés.
Identifier les signes d’un cambriolage en préparation, réagir vite, renforcer sa sécurité et agir ensemble : ce sont les clés d’un environnement plus sûr. Les méthodes peuvent évoluer, mais la vigilance, elle, reste votre meilleure alliée.